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Furtives souhaite ouvrir un espace d’attention à la forêt grâce à la création de diverses propositions artistiques en explorant les relations que nous pouvons entretenir avec notre corps, la terre, les autres vivants.
Les forêts participent de la construction de l’habitabilité du monde. Il est primordial de repenser notre rapport à elles en reconnaissant que leur valeur ne se limite pas à leur rentabilité économique. Furtives s’inscrit dans ce mouvement en proposant des manières de voir, de sentir, de faire corps avec les forêts autrement pour qu’elles retrouvent une place dans nos préoccupations communes et que nous considérions davantage celles-ci comme des alliées puissantes mais en danger et à défendre.
Furtives suggère la possibilité que le corps, le mouvement, la danse puissent créer de nouvelles manières d’habiter le monde, de se percevoir en réciprocité avec son milieu, de retrouver un corps relié, complexe et vivant. Pour ce faire, Furtives convoque les furtif.ve.s de tous les temps (sorcières, résistant.es, déserteurs, zadistes, et autres dissident.e.s). Ces communautés ont appris à faire alliance avec les forêts offrant un refuge à qui se refuse à l’emprise des dominations. Les furtives, formes de l’ombre, de l’humus et du trouble, naissent à l’abri de la lumière des projecteurs et fomentent, sous couvert, d’autres relations aux mondes.
Les formes de Furtives
Tout commence par une enquête forestière à Hoursinne, dans la commune d’Erezée, dans la province du Luxembourg. Cette enquête sera le terreau de création des différentes propositions artistiques qui voyageront ensuite vers d’autres lieux.
L’enquête se nourrit d’interviews des habitant.e.s du village d’Hoursinne, du garde forestier, de bûcheron.ne.s, de chasseurs, de naturalistes, de scientifiques, d’historiens, d’artistes qui travaillent en lien avec la forêt - de lectures sur les diverses thématiques que Furtives aborde – de nombreuses balades, immersions, affûts, observations, jour et nuit, en forêt – de multiples heures de recherche, de discussion et de pratiques en forêt avec l’équipe de Furtives – d’un journal de bord de la recherche et des créations – de photos et de vidéos de la forêt et des processus de création, …
A l’image d’un poulpe dont les neurones sont répartis entre le cerveau, les huit bras et les globes oculaires, Furtives se déploie en diverses formes qui se répondent et se complètent dans des temporalités et des lieux différents. Toutes ces formes seront autonomes et interdépendantes :
Une marche en forêt
Cette marche, sera créée au printemps 2026 (en deux versions : tous publics et scolaire).
Une marche dansée en forêt d’une durée de 1h30, aux alentours de la structure qui accueille la performance. Un groupe de 15 à 20 marcheureuses accompagné.e.s par deux danseuses, les furtives. Après un accueil et quelques explications en lisière de forêt, la marche débute, silencieuse. Les danseuses quittent par moment le groupe pour se joindre au terrain, elles se laissent être mues par la forêt, répondent à ses invites, … Elles improvisent, réagissent à ce qui les appellent. L’improvisation les met dans un état d’attention particulière à la forêt, au groupe de marcheureuses. Les furtives par leurs gestes et leur voix font sentir – la lumière, le vent, la pente, l’humidité, les textures, les souches, la boue, les enchevêtrements, les alliances, le chaos, l’étrangeté, l’opacité, les formes multiples, … de la forêt. Par leurs mouvements, elles nous amènent à entrevoir la possibilité d’autres physicalités, d’autres manières de faire corps avec les lieux, de se relier au vivant, de s'y mêler. Par leurs actions, elles évoquent un monde peuplé, habité, riche d’autres gestes, d’autres manières de vivre, d’autres quotidiens, d’autres possibles.
Des ateliers
En lien avec la marche, des ateliers invitent à partir à la découverte d’un lieu forestier à travers le corps, les sens et les perceptions en cherchant à affiner nos modes d’attention et à nous rendre disponible à la rencontre.
24h d’observation en forêt
Egalement en lien avec la marche, dans un morceau de forêt, un poste d’observation est choisi, les participant.e.s se relaient toutes les 2 heures pour observer la vie du lieu en gardant des traces de leurs observations (écrit, dessin, photo, …). Au bout des 24h toustes se rassemblent pour échanger leurs observations et constater notamment que leur attachement à ce lieu s’est modifié.
Un film
Qui rassemble des images filmées de scènes forestières avec les danseuses et des extraits des interviews, le film sera réalisé par Sara Sampelayo et Fré Werbrouck.
Une publication
Un livre : « Avoir la forêt dans le corps », réuni des extraits du journal de bord et des photos de Fré Werbrouck, des textes d’Antia Diaz Otéro, des photos de Cécile de Borman, des dessins de Lore de Swerts et d’Anaïs Lambert (toutes ont un lien particulier avec la forêt).
Une conférence dansée
Pièce scénique documentaire sur l’enquête (danse, film, texte) mise en scène autour de la question : Comment créer avec une forêt ? Elle relate l’enquête, mélange les pistes, partage les expériences. Elle fait rentrer la forêt sur la scène.
Concept et réalisation : Fré Werbrouck
Dramaturgie : Antia Diaz Otéro
Danse et voix : Amandine Orban et Elodie Paternostre
Images : Sara Sampelayo
Une coproduction de Charleroi Danse, centre chorégraphique de Wallonie-Bruxelles.
Avec le soutien de Grandstudio